Le domaine viticole de Lorient se situe sur les hauteurs de Saint-Péray en Ardèche. Il est composé des 4 hectares de vignes plantées à 500 m d’altitude autour de leur ferme, d’une parcelle d’un ha à 300m d’altitude au-dessus du lieu-dit des « Chaillots », et enfin d’une petite parcelle de 25 ares, située en pied de coteau à Mauves. Nous avons visité la parcelle située autour de leur ferme qui est traversée par deux thalwegs.

Laure et Dimitri qui en sont les propriétaires ont œuvré en partenariat avec la Communauté de Communes Rhône Crussol pour en faire un lieu où la régénération des paysages et du vivant forment ce qu’ils nomment joliment un « éco cocon ». Ils ont mis un soin particulier à l’instauration d’une hydrologie régénérative sur l’ensemble du domaine.

Les deux thalwegs ont été agrémentés de petites mares de rétentions (construction type « castor-mimetics ») afin de ralentir l’écoulement de l’eau. Ils ont également installé des barrières (type plessage) comme barrières pour les vaches. Ces dernières sont par ailleurs de bons auxiliaires au désherbage au sein des rangées de vignes en périodes non végétatives. Cela permet de réduire la pression des graminées tout en gardant un couvert végétal évitant ainsi l’évaporation des eaux contenues dans les sols et l’usage d’herbicides. L’apport des déjections du bétail assurant par ailleurs la fertilisation des vignes.

Les baissières plantées de haies le plus souvent comestibles récupèrent l’eau venant de l’amont et sont orientées vers une retenue en création qui permettra d’orienter les flux d’un thalweg à l’autre en fonction des besoins.

La présence d’un élu et d’un technicien institutionnel montre l’importance que donne Laure et Dimitri au fait d’impliquer le pouvoir politique, institutionnel, ainsi que les citoyens.

Le projet fait partie d’un ensemble de pratiques « vertueuses » initiées dans le bassin de la Drôme afin de réduire non seulement la ponction hydrique sur le fleuve, mais aussi de ralentir les flux afin de minimiser les risques lors de phénomènes de pluies intenses. Un bel exemple de régénération naturelle d’un territoire viticole !